Dio vi salvi Regina

Voici les fichiers MP3 qui vous permettront de revisiter le chant Voix par voix avec les paroles . Le fichier Tutti reprend toutes les voix égales, les fichiers soprano, alto et hommes vous permettent de revoir votre voix seule et les fichiers "plus" de redécouvrir votre voix avec les  autres voix en accompagnement. 

 

 Les parties à l'unisson (mesures 1 à 6) et (mesures 12 à 16) sont chantées par les hommes pour les couplets 1 et 3 et par les soprani et les alti dans le couplet 2. 

Les voix qui n'ont pas le chant remplacent les paroles par des "ou ou ou...".

Paroles et traduction:

1-Dio vi salvi regina

E madre universale

Per cui favor si sale al paradiso

Per cui favor si sale al paradiso

Que Dieu vous garde, Reine
Et Mère universelle
Par qui on s'élève jusqu'au paradis.

 

2-A voi sospira è geme

Il nostro afflito core

In un mar di dolore e d'amorezza

In un mar di dolore e d'amorezza

Vers vous soupire et gémit
Notre coeur affligé
Dans une mer de douleur et d'amertume.

 

3- Maria, mar di dolcezza

I vostri occhi pietosi

Materni ed amorosi a noi volgete. 

Materni ed amorosi a noi volgete. 

Marie, mer de douceur,
Vos yeux pieux,
Maternels et aimants, Tournez-les vers nous.

Tempo:  andante (noire=90)

Tutti:

Soprano:

Alto:

Homme:

 

Soprano plus:

Alto plus:

Homme plus:

 

Les fichiers MUS de Sylvie:

Dio vi salvi regina tuttiDio vi salvi regina tutti (1.06 Mo)

Dio vi salvi regina sDio vi salvi regina s (1.05 Mo)

Dio vi salvi regina aDio vi salvi regina a (1.05 Mo)

Dio vi salvi regina hDio vi salvi regina h (1.05 Mo)

Un peu d'histoire

Le Dio vi salvi Regina était l'hymne national de la République corse, adopté lors de la consulte de Corte en 1735.

Bien que n'étant pas en langue corse, ce cantique en italien reste l'« hymne corse » à l'ère contemporaine, traditionnellement chanté lors de nombreuses cérémonies religieuses, publiques ou familiales ayant lieu en Corse.

 

"Dio vi salvi Regina" est à l'origine un chant religieux dédié à la Vierge.

À la fin du XIe siècle, l'évêque du Puy, Adhémar de Monteil écrit, en latin, le Salve Regina. Il deviendra l'un des chef de la première Croisade. Il meurt à Antioche en 1098.

À la fin du XVIIe siècle, le jésuite Francesco de Geronimo, originaire de Grottaglie (province de Tarente) s'occupait des plus démunis des quartiers mal famés de Naples. Il désirait leur offrir une version du Salve Regina qui puisse être comprise par tous. Ce n'est pas exactement une traduction du texte latin.

Les relations entre Naples et la Corse sont assez étroites?: des Corses vivent à Naples et des hommes d'église Napolitains vont prêcher en Corse… Ce chant d'origine napolitaine se fait alors connaître en Corse, où il parvient dans les années 1730. Il devient le chant de ralliement des insurgés en 1735, lorsque la consulta de Corte rompt avec Gênes et proclame la souveraineté de la Corse : les nationaux corses se placent en effet sous la protection de la Vierge .


Il existe plusieurs versions du texte?: certains mots italiens sont parfois remplacés par des mots corses : le -o devient souvent -u et le titre peut s'écrire Dìu vi salvi, Regina.

N'oublions pas qu'à l'époque de Pasquale Paoli, on n'écrivait jamais en corse mais en italien?! Les paroles sont dépendantes de la musique et il est impossible d'avoir une version totalement corse, ou alors il faudrait modifier le texte.

s nationaux corses se placent en effet sous la protection de la Vierge Marie. Il devient l'hymne national de la Corse en 1762.

Un couplet ultime est ajouté, écrit directement en langue corse ; il fait référence à la victoire sur les ennemis de la Corse et par là signifie la nouvelle fonction de ce texte......

Le Dio vi salvi Regina réémerge dans la culture corse dans les années 1970.

 

 

Francois de geronimo 1

 

Francois de geronimo 2

Pascal Paoli

Pascal Paoli (en corse et en italien, Pasquale Paoli) (Morosaglia, Londres, ) est un homme politique, philosophe et général corse.

La Guerre d'indépendance de la Corse (1729-1743) et la République corse (1755-1769) fondent une large partie de l'identité corse d'aujourd'hui. Pascal Paoli est l'une des figures les plus représentatives de cette période.

Contraint de suivre son père Giacinto en exil à l'âge de 15 ans, il part à Naples avec lui (1739). De retour en Corse en 1755 il crée la première constitution corse, il perd l'ultime bataille qui l'oppose à l'armée royale française en 1769. Sa personnalité et son action intéressent bien au-delà des seuls Corses ou des historiens. Son fort attachement à son île natale et à sa culture font de lui une figure inscrite dans son temps et un homme des Lumières qui a tissé des relations d'amitié ou épistolaires à travers toute l'Europe.

Ainsi, il fut à la fois un général corse, le chef de la République corse indépendante, un démocrate, un patriote et un homme des Lumières.

Paoli

 

Paoli 2

Le général Paoli

« Le Babbu di a Patria" (« Père de la Patrie »), tel que le surnommaient les Corses, a écrit dans ses Lettres le message suivant en 1768 contre les envahisseurs français : "Nous (les Corses) sommes des Italiens par la naissance et par les sentiments, mais avant tout par la langue, les coutumes, les traditions et tous les Italiens sont frères devant l'Histoire et devant Dieu…. En tant que Corses nous ne voulons être ni esclaves, ni “rebelles” et en tant qu'Italiens nous avons le droit à être traités comme tous les autres frères italiens…. ou nous ne serons rien… Nous gagnerons avec honneur ou nous mourrons (contre les Français) avec nos armes dans nos mains… Notre guerre de libération est sainte et juste, au même titre qu'est saint et juste le nom de Dieu, et juste ici sur nos montagnes, apparaîtra pour toute l'Italie le soleil de liberté….« [Noi Corsi] Siamo Italiani per nascita e sentimenti, ma prima di tutto ci sentiamo italiani per lingua, costumi e tradizioni… E tutti gli italiani sono fratelli e solidali davanti alla Storia e davanti a Dio… Come Corsi non vogliamo essere né servi e né "ribelli" e come italiani abbiamo il diritto di essere trattati uguale agli altri italiani… O non saremo nulla… O vinceremo con l'onore o moriremo con le armi in mano… La nostra guerra di liberazione è santa e giusta, come santo e giusto è il nome di Dio, e qui, nei nostri monti, spunterà per l'Italia il sole della libertà. »)

Commentaires (1)

ABH
  • 1. ABH | 19/05/2023
Ma remarque ne porte pas sur la chanson, qui est vraiment magnifique, et sur laquelle il n'y a rien à ajouter, mais sur la citation de Paoli.

Contrairement à ce qu'elle pourrait laisser penser, la France n'a pas conquis la Corse contre l'Italie (qui, politiquement, n'existait pas) ni même contre Gênes, battue par Paoli, mais pour le compte de Gênes, et contre les Anglais, qui voulaient s'y installer et dont Paoli était l'agent d'influence. Il était convenu, jusqu'à ce que la Révolution annule les traités, que Gênes puisse éventuellement récupérer la Corse quand elle se serait redressée financièrement, qu'elle pourrait rembourser les frais engagés par la France et avoir les moyens de défendre l'île. A noter que dans le cours de son histoire la Corse fut libérée 10 fois par la France des invasions Sarrazines, depuis Charlemagne, sans jamais que la France ne la garde pour elle. Après la conquête contre Paoli, la Corse était considérée par la France comme Génoise jusqu'à la Révolution, et comme de culture italienne jusqu'à Napoléon III, d'origine Corse, qui a imposé l'usage du français en Corse au détriment de l'italien.

A noter que, par la famille Napoléon, la Corse a beaucoup plus transformé et acculturé la France (ne serait-ce que par le code civil) et massacré les Français (par les guerres impériales et la conscription obligatoire) que n'aurait jamais su le faire le Royaume de France en Corse - Royaume qui n'a jamais annihilé la culture des différents peuples qui le composaient, contrairement aux régimes qui ont suivit la Révolution.

Autre paradoxe, l'hymne corse choisi par Paoli est un hymne chrétien dédié à la Vierge Marie, bien que Paoli était un éminent Franc-Maçon. La constitution corse avant-gardiste de Paoli est inspirée par Rousseau et les philosophes de lumières, et Paoli, ami des révolutionnaires, se rallia à la Révolution. Il fut réhabilité par la République qui en fit le gouverneur de Corse, 30 ans après sa défaite contre les Français. C'est lui qui arrima définitivement la Corse à la France et à sa République naissante, avant que Napoléon ne l'entérine encore plus dans le cadre de l'Empire - Empire Napoléonien inspiré de l'Empire romain. La renaissance de l'indépendantisme corse date des années 60, à l'instar de la quasi-totalité des autres mouvements indépendantistes modernes (tels que catalan, basque, québéquois, casamançais, etc). Le mouvement autonomiste, actuellement au pouvoir, est une parfaite émanation de ce que d'aucuns nomment le mondialisme (une indépendance ou autonomie régionale qui s'inscrit dans un politique de concentration du pouvoir en entités internationales, avec la dissolution du cadre national). Les valeurs qu'il prône sont essentiellement les mêmes que celles déjà prônées par la République française, mais en version corse. Encore des paradoxes...

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Date de dernière mise à jour : 12/06/2020