Le jardin extraordinaire

Le jardin extraordinaire est une chanson écrite et interprétée par Charles Trenet en 1957.

Partition piano Le jardin extraordinaire de Charles Trenet

Tutti:

Soprano:

Alto:

Homme:

Paroles:

C'est un jardin extraordinaire: Il y a des canards qui parlent anglais. Je leur donne du pain, ils remuent leur derrière En me disant "Thank you very much, Monsieur Trenet". On y voit aussi des statues Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on Mais moi, je sais que, dès la nuit venue, Elles s'en vont danser sur le gazon. Papa, c'est

un jardin extraordinaire: Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet. Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyère. Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet. Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade Où les touristes s'ennuient au fond de leurs autocars, Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade. J'avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard... Dans, dans, dans...

Un jardin extraordinaire, Loin des noirs buildings et des passages cloutés. Y avait un bal que donnaient des primevères. Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient Une chanson pour saluer la lune. Dès que celle-ci parut, toute rose d'émotion, Elles entonnèrent, je crois, la valse brune. Une vieille chouette me dit: "Quelle distraction!" Maman, dans

ce jardin extraordinaire, Je vis soudain passer la plus belle des filles. Elle vint près de moi, et là me dit sans manières: "Vous me plaisez beaucoup, j'aime les hommes dont les yeux brillent!" Il fallait bien trouver, dans cette grande ville perverse, Une gentille amourette, un petit flirt de vingt ans Qui me fasse oublier que l'amour est un commerce Dans les bars de la cité, Oui, mais oui mais pas dans... Dans, dans, dans...

Mon jardin extraordinaire. Un ange du Bizarre, un agent nous dit: "Étendez-vous sur la verte bruyère, Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis." Cet agent était un grand poète Mais nous préférions, Artémise et moi, La douceur d'une couchette secrète Qu'elle me fit découvrir au fond du bois. Pour ceux qui veulent savoir où le jardin se trouve, Il est, vous le voyez, au coeur de ma chanson. J'y vole parfois quand un chagrin m'éprouve. Il suffit pour ça d'un peu d'imagination! Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!

Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!

Le jardin extraordinaire

Le Jardin extraordinaire est une chanson écrite par Charles Trenet en 1957. Cette chanson décrit un parc empli de la magie des contes, avec des animaux qui parlent et des statues qui prennent vie. Le narrateur voit « passer la plus belle des filles », et tous deux vont retrouver dans le bois « la douceur d'une couchette secrète ».

Après un gala à Stockholm, Charles Trenet est invité à un dîner à l'ambassade de France, mais n'ayant pas envie d'y aller, il se promène dans un parc, et il y voit les statues qui bougent la nuit. 

Pour les animaux et le titre, Trenet expliqua, dans une interview accordée à Jacques Chancel, s'être aussi inspiré du jardin des plantes de Paris.

 

Charles Trenet

Charles Trenet, né le 18 mai 1913 à Narbonne et mort le 19 février 2001 à Créteil, est un auteur-compositeur-interprète français.

Surnommé à ses débuts « le Fou chantant », il est l'auteur de près de mille chansons à l'inspiration souvent poétique, dont certaines, comme Y'a d'la joieMénilmontantDouce FranceLa Mer ou encore L'Âme des poètes demeurent des succès populaires intemporels, au-delà même de la francophonie.

Sa carrière, débutée en 1933, a traversé plusieurs décennies, lui permettant de se produire sur les plus grandes scènes françaises et internationales. Malgré les épreuves, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, Trenet a su rester une figure incontournable de la chanson française, célébrée pour son talent d'auteur-compositeur-interprète. Ses contributions à la culture française lui ont valu de nombreuses distinctions et reconnaissances tout au long de sa vie.

Enfance

Maison natale de Charles Trenet, à Narbonne, aujourd'hui ouverte aux visiteurs.

Louis Charles Augustin Georges Trenet1 naît en 1913 à Narbonne, quatre ans après son frère Antoine (1909-1969), dans la maison de ses parents, Lucien Trenet (1882-1966) et Marie-Louise Caussat (1889-1979), au 2 rue Anatole-France (à l'époque, maintenant le 13 avenue Charles-Trenet) — maison devenue depuis le musée Charles-Trenet. Son père est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, mais sa famille garde le niveau de vie de la bourgeoisie de province grâce à son grand-père maternel Auguste, marchand de bois qui s'est opportunément reconverti en tonnelier et fournit en vin les soldats en guerre2.

En 1920, ses parents divorcent. Charles partage alors son enfance entre Narbonne où réside sa mère, et Saint-Chinian où habite son père, notaire et violoniste amateur. Plus tard, Trenet évoquera sa vision de la féminité à Narbonne comme celle de la masculinité pour Perpignan. Il développe sa sensibilité à la musique et au rythme grâce à sa mère, qui joue au piano le morceau Hindustan  et écoute sur le phonographe familial des standards de jazz de George Gershwin, et aussi grâce à son père qui a découvert ces rythmes par les soldats américains pendant la guerre.

Charles et son frère Antoine sont placés chez les Pères de la Trinité, un collège religieux à Béziers. « L'école était libre mais pas moi » confie-t-il plus tard. Il garde de ses années de pensionnat le souvenir douloureux de l'absence maternelle, thème récurrent dans son œuvre (Le Petit Pensionnaire, L'Abbé à l'harmonium, Vrai vrai vrai…).

Son père se remarie en 1927 avec Françoise Prats (1900-1992) et a 2 autres enfants : Claude (27 novembre 1927 - 27 octobre 1998) et Lucienne (née le 13 mars 1932).

Trenet découvre le théâtre, la poésie et le sens du canular grâce à Albert Bausil, poète de Perpignan, ami de son père qui y a acheté une étude de notaire en 1922, et de son journal hebdomadaire Le Coq catalan, dont le titre est déjà un calembour (coq à talent). Dès l'âge de 13 ans, il y publie des poèmes sous le pseudonyme de « Charles » ou « Jacques Blondeau », et joue dans différentes pièces. Pendant deux ans, il dévore les ouvrages de poésie de la bibliothèque de Bausil, développant sa culture littéraire. Période joyeuse faite de complicité intellectuelle où Bausil l'initie aux jeux de mots mais aussi probablement aux jeux sexuels.

En 1928, après avoir été renvoyé du lycée à la suite d'une injure envers le surveillant général, Trenet quitte Perpignan pour Berlin, où vivent sa mère Marie-Louise et son second mari, le réalisateur Benno Vigny, tandis que son père s'est remarié l'année précédente avec Françoise Prats, une jeune Catalane de 27 ans. Pendant dix mois, Trenet fréquente une école d'art et rencontre des célébrités allemandes, amies de son beau-père, comme Kurt Weill ou Fritz Lang, et voyage également à Vienne et Prague aux côtés de sa mère. À 16 ans, à son retour en France, il se rapproche du poète Albert Bausil. Il se destine à la peinture — son premier vernissage a lieu en 1927 — prépare un roman, Dodo Manières, qui va finalement être publié en 1939, et s'identifie totalement au monde des arts.

Charles et Johnny

Mon destin de poésie a jeté bas son masque, a déchiré son costume, a revêtu le mien et nous sommes partis, tous deux – et je suis parti tout seul, sur la voie dont certains aiguillages me séparaient souvent du reste du monde.

Fin du texte intitulé: Quel est mon destin ?, écrit par Charles Trenet pour son examen d’entrée à la Sacem en 1933.

Au début de septembre 1930, il quitte Narbonne pour Paris dans le but de poursuivre dans le journalisme, tout en ayant convaincu son père qu'il y étudie à l'école des arts décoratifs le dessin et l'architecture, comme son grand-père architecte. Pour gagner sa vie à son arrivée à Paris, sur les recommandations d'Albert Bausil, il travaille dans les studios de cinéma Pathé de Joinville, en tant qu'accessoiriste : il est chargé de faire les « claquettes » annonçant le début d'une scène. Il se mêle au groupe d'artistes de Montparnasse. Il rencontre Antonin ArtaudJean Cocteau et Max Jacob, auxquels il confie ses envies littéraires, et qui le surnomment le « téméraire ». Il compose ses premières chansons pour le film Bariole de son beau-père Benno Vigny S'inspirant des duos Pills et Tabet et Gilles et Julien alors en vogue, il forme en 1933 le duo « Charles et Johnny » avec le pianiste suisse Johnny Hess, qu'il rencontre en 1932 au club de jazz le College Inn. Les deux compères, familiers du cabaret Le Bœuf sur le toit, y rencontrent souvent le chanteur Jean Sablon, auquel ils confient l'interprétation de la chanson qu'ils composent un soir, Vous qui passez sans me voir, et qui permet bientôt à Jean Sablon d'obtenir le succès aux États-Unis. Ils passent une audition au Palace devant le directeur Henri Varna et l'agence Audiffred, et Joséphine Baker leur permet d'être engagés en les convainquant de prendre les duettistes sous contrat. Ils chantent également au cabaret Le Fiacre jusqu'en 1936.

Des débuts en solo éclatants

Le service militaire met fin au duo : en octobre 1936, Trenet est appelé sous les drapeaux à la base d'Istres. Aidé par l’impresario Emile Audiffred, il participe à quelques galas en solo, dont l'un à Marseille au cabaret du Grand Hôtel Noailles, à l'occasion duquel il est surnommé le « Fou chantant ». C'est à ce moment de sa carrière qu'il compose et écrit ses chansons les plus célèbres : Y'a d'la joieJe chante, Fleur bleue. Ces chansons sont – dans un premier temps – confiées à d'autres interprètes : Y'a d'la joie est d'abord chantée par Maurice Chevalier au Casino de Paris, dans la revue Paris en joie, pour l'Exposition internationale de février 1937, puis dans le film L'Homme du jour, de Julien Duvivier. La Valse à tout le monde est interprétée par Fréhel, et Quel beau dimanche par Lys Gauty. Isolé et éloigné de Paris, Charles Trenet parvient à se faire muter à la base de Vélizy dans les Yvelines.

Libéré du service militaire en décembre 1937, il commence véritablement sa carrière en solo par une première séance d'enregistrement chez Columbia : Je chante et Fleur bleue. En janvier 1938, Trenet grave Y'a d'la joie et se réapproprie « son » œuvre par la même occasion. En mars 1938, grâce à Émile Audiffred et Mitty Goldin, vient son premier grand triomphe sur la scène d'un music-hall, à l'A.B.C. Il chante également au micro de Radio Cité, notamment le titre Boum !, pour lequel il reçoit sa première consécration : le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros. Il se lie d'affection pour le jeune poète-chansonnier Gabriel Arnaud dont il soutient l'édition du premier roman Le Paroissien - Roman Picaresque9.

En 1938, il tourne en vedette dans les films La Route enchantée et Je chante.

N'aimant pas son visage poupin, il se crêpe les cheveux, visse sur sa tête un chapeau de feutre mou rabattu en arrière, s'habille avec un complet-veston bleu et plante un œillet rouge à sa boutonnière : le « Fou chantant » entame dès lors une longue tournée internationale qui le conduit en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Maroc, en Grèce, en Turquie et en Égypte10.

La guerre

Inscription sur le mur d'une maison de Narbonne, proche de la cathédrale Saint-Just.

Sa ville natale rend hommage à Charles Trenet en retranscrivant une chanson interprétée en 1951, L'Âme des poètes. D'autres murs de la ville célèbrent également le Fou chantant, dont un portrait quai de Lorraine.

La Seconde Guerre mondiale éclate et Trenet est mobilisé. Les journaux annoncent même officiellement sa mort11. Il donne une entrevue, en août 1940 au quotidien L'Éclaireur de Nice, dans laquelle il déclare : « C'est la troisième fois qu'on me tue. Je n'arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. »

Pendant l'Occupation, Trenet se consacre essentiellement au cinéma et joue dans six films dont Je chante, Romance de Paris et Adieu Léonard. Écrit par Jacques Prévert en collaboration avec son frère Pierre et réalisé par ce dernier, Adieu Léonard est le seul de ces films à rester dans la mémoire des cinéphiles. Sa carrière cinématographique prend fin avec la fin de la guerre.

À partir de 1941, il chante à Paris aux Folies Bergère, où il interprète des chansons telles qu'Espoir – « Tous les jours noirs ont leurs lendemains » – et Douce France, dont la salle reprend le refrain comme un hymne de la résistance, la chanson étant un soutien moral aux « expatriés de force » et non un acte de collaboration. Trenet dénonce son contrat au bout de quatre jours, lorsqu'il découvre dans le public la présence de soldats allemands.

En 1944, il est dénoncé dans le journal Je suis partout pour sa ressemblance avec « le juif Harpo Marx » ou dans le journal Le Réveil du peuple, au motif que Trenet est une anagramme de Netter, « nom spécifiquement juif ». En fuyant la Gestapo, il est blessé par des agents d'une balle dans la jambe. Hospitalisé, il doit retourner chez sa mère pour trouver les papiers qui prouvent sa « non-judéité » sur quatre générations, réfutant ainsi ces assertions, ce qui lui vaut de ne plus être inquiété par la Gestapo.

À la Libération, la commission d'épuration le critique, notamment pour avoir composé des hymnes pour le régime de Vichy et chanté un concert en Allemagne (sur les trois prévus) avec Tino Rossi. Il est condamné à 8 mois d'inactivité, ramenés à 3 mois et préfère partir pour l'Amérique.

Trenet évoque cette période de l'Occupation dans deux chansons, Jeunesse plumée, écrite en 1962 et Nous, on rêvait, écrite en 1992. Il admet que cette sombre période a tari son inspiration : selon lui, ses œuvres postérieures à la guerre n'ont plus la fraîcheur et l'insouciance de ses premiers refrains3.

L'Amérique

Charles Trenet donnant un spectacle accompagné de quelques musiciens lors d'un rodéo présenté au stade Delorimier à Montréal, au Québec, 24 juillet 1946.

En 1945, Trenet part pour une tournée au Québec puis à New York, où il connaît un assez grand succès. Il va ainsi parcourir pendant près de deux ans le continent américain, du Brésil au Canada. Ce voyage au Canada lui inspire plusieurs chansons, notamment Dans les pharmacies et Dans les rues de Québec. Jusqu'en 1954, il parcourt le monde de concert en concert, sans s'arrêter d'écrire et de composer.

Jusqu'en 1945, le récital était réservé aux interprètes de musique classique. Charles Trenet fut le premier à avoir l'idée de donner, au Théâtre de l'Étoile, un récital de chansons. Et il encouragera également ses amis Charles Aznavour et Yves Montand à faire de même.

Retour en France

En 1954, Trenet rentre à Paris. Ses nouveaux succès comme Nationale 7 confortent sa notoriété. D'autres grandes chansons datent des années 1950 : La Folle Complainte, Moi, j'aime le music-hall et L'Âme des poètes.

Au début des années 1960, avec la vague yéyé, Charles Trenet se fait plus rare sur scène. Ces années sont pour lui l'occasion de se consacrer à la peinture et l'écriture. Il publie le roman Un Noir éblouissant (chez Grasset).

En 1965, il se fait accompagner sur scène et à la télévision par un groupe de rock, Les Piteuls dont 2 membres, Serge Koolenn et Richard Dewitte, formeront en 1972 le groupe Il était une fois.

En 1968, Trenet a cinquante-cinq ans et trente années de carrière, qu'il envisage de fêter sur la scène de Bobino, mais les événements de mai 68 le font renoncer, et c'est au Don Camilo qu'il effectue une rentrée discrète. Son grand retour se fait l'année suivante au Théâtre de la Ville.

Second retour et premiers adieux

Charles Trenet pendant le festival du Printemps de Bourges 1977.

1971 marquera pour lui le début d'un grand renouveau. Il quitte Barclay pour enregistrer plusieurs LPs pour CBS Disques. Deux titres du premier album seront très vite populaires Il y avait des arbres, mais surtout Fidèle. Il se nouera très vite d'amitié avec Robert Toutan, directeur de promotion de sa nouvelle compagnie et avec lequel il collaborera fidèlement jusqu'en 1988. Celui-ci décide de lui faire son vrai retour en lui demandant de participer à toutes les émissions majeures de la télévision de cette période. Les radios suivront en programmant ces deux nouveaux titres plusieurs fois par jour. En 1971, il triomphera à l'Olympia, il a alors cinquante-huit ans. Affecté par la mort de sa mère en 1979, il s'enferme dans le silence et retourne dans sa propriété du sud de la France.

Le producteur québécois Gilbert Rozon, qui admire Trenet, se met alors en tête de relancer sa carrière et finit par le convaincre. Charles Trenet revient à la scène en 1983 à l'occasion du festival Juste pour rire de Montréal. Il ne la quittera plus. Au passage, il accepte d'être le président d'honneur de la première cérémonie des Victoires de la musique en 1985. En 1987, âgé de soixante-quatorze ans, il obtient un grand succès au Printemps de Bourges, où Jacques Higelin, inconditionnel des chansons de Trenet, l'a déjà présenté – voire imposé – lors du premier festival, à l'époque résolument rock, en 1977.

Les années passent, mais « le Fou chantant » reste indémodable et inépuisable. Il fête ses quatre-vingts ans sur scène à l'Opéra Bastille en mai 1993 devant de nombreux admirateurs, dont le président de la République française François Mitterrand. En 1999, il est fait membre de l'Académie des beaux-arts après avoir été refusé à l'Académie française . Il enregistre sa dernière chanson Les poètes descendent dans la rue en studio, le 5 mars 1999, avec des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Radio France, à l'occasion de la première édition du Printemps des Poètes. Son dernier concert a lieu, en novembre 1999, salle Pleyel à Paris, où il donne trois récitals, chantant assis.

Mort et hommage

Tombe de Charles Trenet au cimetière de l'Ouest de Narbonne, renouvelée en 2019.

Fatigué, Charles Trenet se retire chez lui, où deux accidents cardio-vasculaires successifs l'épuisent.Transporté à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, il meurt le 19 février 2001, à l'âge de 87 ans, des suites d'un accident vasculaire cérébral.

Après des obsèques célébrées à l'église de la Madeleine, son corps est incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise et ses cendres sont déposées au cimetière de l'ouest de Narbonne, dans le caveau familial en simple ciment. Le 18 mai 2019, jour de l'anniversaire du chanteur, sa tombe est renouvelée et désormais ornée d'une pierre tombale spectaculaire.

Le 19 février 2021, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, France 3 diffuse le documentaire Charles Trenet, l'enchanteur.

Vie privée

Charles Trenet, qui fréquentait beaucoup avant-guerre les grandes figures du milieu homosexuel de Montparnasse (CocteauMax JacobGabriel Arnaud), n'a cependant jamais parlé publiquement de sa vie privée, à l'exception d'une « aventure pendant la guerre, avec une jeune femme qui s'appelait Monique Pointier », mais cette relation est rompue car la mère de Charles, Marie-Louise Caussat, ne la supporte pas et laisse entendre qu'elle ne peut pas avoir d'enfant.

Affaires judiciaires

Au début des années 1960, Trenet est en procès contre Claude François et Charlie Chaplin, qu'il accuse de plagiats. Les deux se règleront à l'amiable.

Le 13 juillet 1963, le chanteur, qui séjourne alors dans sa propriété Le Domaine des Esprits, est appréhendé à la brasserie Le Cintra à Aix-en-Provence27, en compagnie de quatre jeunes hommes dont deux de 20 ans et inculpé d'outrages à la pudeur et attentats aux mœurs sur la personne de mineurs de moins de 21 ans. Placé sous mandat de dépôt, il est écroué à la prison d'Aix-en-Provence et le reste jusqu'au 10 août, étant libéré après le versement d'une caution. Robert Derlin, son ex-cuisinier, chauffeur et secrétaire, qui l'accuse de l'avoir contraint à recruter de jeunes personnes pour des parties, est également inculpé et incarcéré. Durant sa détention, Charles Trenet compose une prière pour les prisonniers et une chanson pour le gardien-chef — grâce à l'archevêque du diocèse Charles de Provenchères, ses nombreux soutiens ont réussi à lui faire parvenir un harmonium.

En janvier 1964, il est condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 francs d'amende. Robert Derlin qui l'avait dénoncé est relaxé. Charles Trenet fait appel du jugement, déclarant à la presse : « Le public dit qu'il ne me retirera pas son affection même si ce que l'on a dit de moi est vrai. Mais ce que l'on a dit est faux et je veux qu'on le sache bien. Du reste, j'apporterai des éléments nouveaux au dossier ».

En appel, Charles Trenet est relaxé.

Cet épisode révèle au public son homosexualité ; il avait toujours souhaité rester discret sur ce sujet.

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Date de dernière mise à jour : 19/04/2024